Secteur Basse-Côte-Nord
Elles sont une quinzaine de localités, certaines éminemment pittoresques, faisant corps avec la mer, qui vous attendent au-delà de l’extrémité de la route 138.
Isolées mais bien debout, habituées à l’éloignement et composant avec les ressources en place, s’attardant au bien-être de leurs citoyens qui triment dur – il est vrai ! –, il demeure que ces communautés persistent malgré l’exode des jeunes, attendant (à tort ou à raison) le raccordement au réseau routier québécois pour accéder à des facilités que les milieux urbains ont su s’offrir, d’autre part pour aller voir à moindre coût ceux qui sont partis; espérant que la route en ramènera quelques-uns et leur rapportera une certaine prospérité, un peu plus de tourisme tout au moins, ou d’éventuelles industries que le transport routier pourrait rentabiliser.
Si la plupart sont isolées sauf la partie orientale qui avoisine Terre-Neuve & le Labrador, il reste que la fierté règne au sein de ces localités desservies une fois par semaine par un bateau ravitailleur, sinon par avion. Il reste que la débrouillardise est de mise, et que chacune de ces petites agglomérations côtières a su conserver par la force des choses un mode de vie qui, aux yeux des visiteurs, suscite l’admiration voire même l’envie, à cause de l’environnement naturel et de l’absence de stress.
Dans certains villages, si on n’a pas d’automobile ou de pick-up (de petits tronçons de route existant autour de quelques villages non insulaires), on possède néanmoins au moins une motoneige, un véhicule tout-terrain et généralement un bateau car ce sont des outils qui favorisent la liberté, les échanges et qui parfois sont essentiels au gagne-pain.
Visiter cette région, c’est s’emplir les yeux de vastitude, et les poumons d’air pur ; c’est se laisser imprégner par ce mode de vie qui nous est raconté ou qui nous saute aux yeux par sa simplicité.
C’est avoir l’occasion d’échanger avec ses hôtes. Parcourir cette région côtière, c’est survoler des espaces tout en dentelles en raison d’un réseau hydrographique impressionnant ; c’est s’approcher d’un quai après s’être faufilé entre les îles et s’y amarrer en laissant porter sa vue sur les habitations qui, autour, reflètent la quiétude; c’est accéder ainsi à ces communautés portuaires où les choses se mettent à bouger plus vite lorsque le bateau ravitailleur ou l’avion arrive.
Sinon, c’est par motoneige que vous arrivez en hiver, avec ce drôle de sentiment de participer à une expédition alors que vous utilisez simplement la « route blanche », celle que Transports-Québec entretient comme chemin d’hiver entre Natashquan et Blanc-Sablon.
La Basse-Côte-Nord, c’est l’autre Québec maritime. Une surprise, un pur ravissement, que le temps soit beau et illumine tout ou que la brume étende son voile opaque sur le paysage. C’est un lieu regorgeant de trésors, d’aires de nidification, de sanctuaires d’oiseaux ; une zone littorale d’où se sont échappés 4 000 îles et îlots autour desquels s’ébrouent des phoques; un relief qui redevient plus accidenté à mesure que l’on « descend » au niveau du 51ième parallèle.
On trouve à cette hauteur, dans les eaux du Golfe, la baleine bleue, le rorqual commun et le petit rorqual, des bélugas, et une grande variété d’oiseaux de mer, tels le macareux moine, le fou de Bassan, l’eider à duvet, le petit pingouin, la mouette tridactyle, le goéland argenté, les guillemots à miroir et guillemots marmettes. Outre le saumon de l’Atlantique qui est une particularité dans plusieurs des rivières de la Basse-Côte-Nord, les eaux du Golfe foisonnent de flétans, de crabes des neiges et de crabes communs, de maquereaux, de plies et autres espèces comme le buccin, le bourgot et la morue, la pêche à cette dernière ayant dû être interrompue à la fin du XXième siècle à cause d’une surpêche et de l’utilisation de dragues, qui ont contribué à la perte de cette ressource qui, lentement, se reconstruit, sauf dans quelques secteurs où les captures sont toujours contrôlées.
Cette Basse-Côte-Nord, qui vous enchantera par sa pureté iodée et par l’exemple des gens qui y vivent, commence à l’Est de la rivière Grande Natashquan. S’étendant sur près de 500 kilomètres de côtes jusqu’à Blanc-Sablon, on y accède par bateau (Compagnie Relais Nordik), par avion (Air Labrador), par hydravion (sur nolisement), sinon via Terre-Neuve et le Labrador pour l’extrémité orientale où se trouve un segment de route de 50 kilomètres relié à la trans-labradorienne et, par traversier, à l’Ile de Terre-Neuve permettant d’accéder aux autres provinces maritimes.
La Coopérative de solidarité en tourisme équitable est la porte d’entrée de ce vaste et unique territoire. Voyages CoSte y a monté pour vous des forfaits d’expérience de 3 à 9 jours complétant un séjour en Minganie alors que des séjours peuvent être aussi organisés à la carte.
Enfin, mentionnons l’apport extrêmement positif que la corporation Tourisme Basse-Côte-Nord fournit pour mettre en valeur ce territoire. Le site de cette association est riche en histoire et anecdotes de toutes sortes. Nous nous en sommes inspirés à plusieurs reprises pour vous présenter, avec notre expérience du territoire, ces informations précieuses sur cette région unique du Québec maritime.
La Municipalité régionale de comté du Golfe-du-Saint-Laurent soutient aussi les efforts de CoSte pour mettre en valeur ce territoire de façon solidaire et équitable par rapport à l’ensemble du Québec, dont les paysages n’ont rien à envier à ceux que l’on trouve sur ce territoire en termes d’environnement maritime et de conservation à l’état vierge.