Anticosti
Longue de 222 kilomètres (plus grosse île du Québec), véritable vaisseau amiral ancré depuis des temps immémoriaux à l’orée du Golfe Saint-Laurent, Anticosti reste un mythe pour nombre de québécois. Dans les faits, il s’agit d’un pur joyau!
Des histoires les plus cocasses aux plus sordides s’y seraient passées en même temps qu’on lui aurait attribué la réputation de merveilleux domaine et celle de cimetière du golfe, tellement l’île est à la fois grandiose par sa nature, impressionnante par ses bois, ses grottes, ses cours d’eau, ses canyons et ses fossiles, et à la fois dangereuse par ses caps, et par le « rif » qui l’entoure pour les navires qui s’en approchent.
Quoi faire avec cette île monumentale (presque 8 000 km2) qui semble attendre quelque chose au large de la Côte-Nord ?
La découvrir!
Le célèbre chocolatier français, Henri Menier, en fit son royaume en terre d’Amérique : royaume de paix, de chasse et de pêche, terre d’accueil pour ses invités et terre contrôlée pour ses habitants qui eurent à subir, sous son règne, une réglementation très stricte que n’hésita pas à faire observer le chargé de pouvoir et intendant de Menier : Georges Martin-Zédé.
La chose débuta en 1895 et cessa en 1926 alors que l’île fut revendue. Une douzaine d’années plus tard, peu avant la 2ième guerre mondiale, des allemands auraient proposé de l’acquérir pour exploiter, disaient-il, la forêt. On sait aujourd’hui que le Reich cherchait plutôt un avant-poste pour contrôler entièrement le fleuve Saint-Laurent. Le gouvernement refusa. Ce furent des sous-marins allemands qui remontèrent dans l’Estuaire, alors que des navires marchands furent torpillés.
Aujourd’hui, après le formidable développement à l’européenne qui se produisit au début du siècle (dont il ne reste que des vestiges), après les coupes de bois qui s’en suivirent sous le règne de compagnies dont la Consolidated Bathurst qui mit le feu volontairement au château Menier, il reste qu’Anticosti se trouve encore presqu’à l’état pur, peuplée par 160 000 cerfs de Virginie; résultat du paradis de chasse que créa Menier. On les aperçoit partout : au village, le long des chemins, dans les champs et les boisés.
Bien qu’actuellement convoitée pour les hydrocarbures que son sous-sol contiendrait en grande quantité, Anticosti demeure dans l’esprit collectif le joyau du Saint-Laurent à préserver.
Pour certains, la présence d’autant de cervidés sur l’Ile est un véritable poème. Pour d’autres, l’omniprésence de cette espèce nuit à la régénération des arbres. Pourtant, des arbres, il y en a! Que l’on coupe encore, mais en coopérative, cette fois, et de façon contrôlée. De gros pins comme on n’en voit pratiquement plus ailleurs au Québec, des épinettes et des sapins dont on essaie de protéger les jeunes pousses en aménageant des exclos (mot contraire à l’enclos dont les visiteurs arrivent vite à comprendre l’utilité),
La Société des établissements de plein-air du Québec, la Sépaq, administre 572 km2 de territoire alors qu’on trouve aussi sur l’Ile deux réserves écologiques. Hébergement en auberge, en camping, en chalet et même dans d’anciennes habitations de gardiens de phare, l’Ile d’Anticosti a tout pour plaire aux visiteurs aspirant à des expériences nouvelles au sein d’une nature grandiose. Si on veut parcourir Anticosti et en découvrir les attraits d’une pointe à l’autre, il faut certainement prévoir plusieurs jours. Une semaine ne serait pas de trop pour qui veut vraiment prendre le temps de jouir des lieux.
On a longtemps cru qu’Anticosti n’était qu’un royaume de chasse et de pêche pour les bourses bien nanties. Plus accessible qu’on le croit, la villégiature y a aussi sa place. Ainsi, en saison estivale, on peut expérimenter diverses facettes de l’Ile, au sein d’une nature que nombre de visiteurs ne pouvait soupçonner avant de débarquer sur l’Ile. Et que dire des fossiles qui abondent sur Anticosti. Une découverte inouïe !
Voyages Coste, la Coopérative de solidarité en tourisme équitable et ses membres vous convient à l’Ile d’Anticosti, la rendant accessible par bateau ou par avion, que ce soit pour y faire une courte visite, une excursion d’un jour ou y séjourner le temps qu’il vous plaira pour un repos des plus complets, tout en apprenant des faits et des réalités inconnues de la majorité des Québécois et encore moins des visiteurs internationaux.